Cacoub qu'es acò ?

Vous connaissez certainement l’histoire du Palais de la Méditerranée, sur la Prom’ à Nice…

La façade du Palais de la Méditerranée à Nice © Office de Tourisme de Nice

La façade du Palais de la Méditerranée à Nice © Office de Tourisme de Nice

C’est grâce à l’intervention du ministre de la Culture, Jack Lang, que l’une des façades les plus emblématiques de l’Art Déco en France a été classée en 1989 et donc sauvée in extremis de la démolition par les investisseurs ayant racheté le Casino qui avait fait faillite. La façade et son retour rue du Congrès sont alors  soutenues par un dispositif d’étaiements de grande dimension. Mais le reste de l’ancien casino avait été démoli, laissant un trou béant, pendant plus de dix ans.

Et comment construire un hôtel juste derrière cette immense façade pourvue de très hautes ouvertures dont les vitraux avaient été déposés et vendus aux enchères  ?

Plusieurs grands architectes furent approchés, mais aucun projet ne fut jugé satisfaisant par les investisseurs, jusqu’à ce que ….

Ceux qui connaissent la Tunisie savent à à quel point ce peuple est ingénieux et trouve des solutions.

Ainsi, c’est un architecte français né à Tunis qui emporta le marché. Derrière la façade, il eut l’idée d’un bâtiment en fort retrait, formant un grand L, laissant la place à une vaste terrasse et la piscine de l’hôtel, il fallait y penser ! L’inauguration eut lieu en 2004 : un hôtel Concorde (Taittinger) - aujourd'hui Hyatt-Regency, et un casino (Partouche).

L'hôtel Hyatt-Regency en retrait par rapport à la façade, idée de génie - Photo © Suitespot

L'hôtel Hyatt-Regency en retrait par rapport à la façade, idée de génie - Photo © Suitespot

Cet architecte (Prix de Rome en 1953) s’appelait Olivier-Clément Cacoub (1920-2008). Ami de Jacques Chirac, il est encore de nos jours surprenant par la variété de ses réalisations.

À Monastir, outre le stade (1958) et le Palais de la Municipalité (1960),  il est l’auteur de deux bâtiments célèbres, complètement différents, liés au père fondateur de la Tunisie moderne, et “Libérateur de la Femme”,  Habib Bourguiba, président de la République de 1957 à 1987.

Tout d’abord, en 1962, le palais présidentiel d’été de Skanès, également appelé palais de marbre, représentatif des années 1960, mais à l’époque avant-gardiste, et aujourd’hui figé dans le temps, franchement délabré.

Le Palais de Skanès à Monastir © Philippe Borsarelli

Le Palais de Skanès à Monastir © Philippe Borsarelli

Et aussi, à partir de 1963, le mausolée du président Bourguiba et de sa famille, qui y sont inhumés. De style arabo-musulman moderne, et encadré par 2 minarets de 25m, les travaux de ce bâtiment ont duré 20 ans, du vivant de Bourguiba.

L'extérieur du Mausolée du Président Bourguiba à Monastir © Philippe Borsarelli

L'extérieur du Mausolée du Président Bourguiba à Monastir © Philippe Borsarelli

L'intérieur du Mausolée du Président Bourguiba et son tombeau à Monastir © Philippe Borsarelli

L'intérieur du Mausolée du Président Bourguiba et son tombeau à Monastir © Philippe Borsarelli

Sur la Côte d’Azur, également, il a réalisé  l’extension du Palais des Festivals de Cannes. Et en Afrique, plusieurs palais présidentiels : Carthage (Tunisie), Yaoundé (Cameroun), Gbadolite (R. D. du Congo), ou bien encore Yamoussoukro (Côte d’Ivoire).

 

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