Charlotte Gainsbourg, après Charles Garnier et Claude Monet…

Cette vieille ville de Bordighera Alta réserve bien des surprises : j’y  emmène volontiers des amis et des clients, sur les pas de trois grands artistes qui y séjournèrent dans la seconde partie du 19ème siècle :

⁃               La Fondation Pompeo Mariani et l’atelier intact de ce peintre impressionniste de la haute société italienne à la fin du 19ème siècle, assez méconnu en France : le temps semble s’être arrêté il y a plus d’un siècle dans cet incroyable atelier rempli de souvenirs du peintre.

Un incroyable amas d’objets dans l’atelier du peintre Pompeo Mariani…

⁃               L’ancien jardin Moreno, dont une partie préservée se trouve dans cette propriété. Le jardin de la fondation est celui qui fascina tant Claude Monet lors de son séjour ligure en 1884 : il y réalisa plusieurs tableaux, des oliviers, palmiers, et la magnifique végétation au-dessus du campanile du vieux village.

Dominant le clocher de l’église paroissiale Santa Maddalena de Bordighera Alta, c’est dans ce jardin que Claude Monet réalisa ces deux toiles à l’hiver 1884…

⁃               Construite en 1871, la villa de Charles Garnier, qui adorait Bordighera, et son incroyable jardin de palmiers dominant la Méditerranée. Un autre voyage dans le temps.

 

Une station à la mode au 19ème siècle…

Les Anglais ont découvert Bordighera peu après la sortie, en 1855,  d’un roman à succès de Giovanni Ruffini, Doctor Antonio, qui s’y déroule. Grâce à cet ambassadeur du tourisme, en 20 ans à peine, Bordighera passe d’un petit village de pêcheurs et de cultivateurs à une station de villégiature à la mode. Les Anglais ont construit 90 villas à Bordighera. Ils sont partis dans l’entre-deux-guerres et certaines villas ont été divisées en appartements.

La vieille ville de Bordighera Alta sert parfois de décor pour le cinéma. Ce fut le cas en 2016 lors du tournage du film La Promesse de l’Aube, d’Eric Barbier, sorti l’année suivante, d’après le roman de Romain Gary. Quand l’action se passe dans le Vieux Nice au début du siècle dernier, il est plus facile de tourner dans ce décor ligure sans avoir à tout transformer, comme ce serait le cas à Nice : Bordighera offre un voyage dans le passé.  L’hôtel tenu par Charlotte Gainsbourg est toujours là, à l’entrée du village. À droite de l’entrée, sur la façade, on peut encore lire Hôtel Pension Mermonts…

La Villa Bischoffsheim, aujourd’hui Villa Etelinda

La Villa Etelinda

 

En 1873,  Charles Garnier a construit cette villa pour l’homme d’affaires alsacien d’origine allemande Raphaël Bischoffsheim, banquier, administrateur des Chemins de Fer du Midi, et créateur de l’Observatoire de Nice (Charles Garnier et Gustave Eiffel). Bischoffsheim y reçut Louis Pasteur et la reine d’Italie Marguerite de Savoie, épouse d’Umberto Ier, qui racheta la villa en 1914. Après la mort de la reine en 1926 à Bordighera, cette villa fut rachetée par Lord Strathmore, Claude Bowes-Lyon, le grand-père maternel de la reine du Royaume-Uni Elisabeth II. Ce propriétaire anglais la rebaptisa Villa Etelinda, du nom d’un opéra écrit par sa sœur, Mildred Marion Bowes-Lyon.  D’une superficie de 1200 m2 cette villa, sur la Via Romana, vient d’être vendue pour 8 M€ a un investisseur qui va y aménager 2 appartements de 600 m2. On la voit dans plusieurs tableaux célèbres de Claude Monet, dont j’aime bien montrer les sites précis pendant la visite, ainsi que l’ancienne Pension Anglaise où il séjourna.

 

Précédent
Précédent

Auguste Escoffier à Monaco

Suivant
Suivant

Tout en courbes, le Palais de la Plage...