Le palace made in Normandy
De Deauville à Cannes,
en passant par La Baule…
Un hôtel de légende, posé sur le sable, au bord de la Manche, à deux pas des Planches de Deauville. Il en impose, par son ampleur, et par son style de manoir anglo-normand. Conçu à la Belle Époque (le nom de son restaurant) par l’architecte Théo Petit, qui signera plus tard, dans le style Art Déco, l’Hôtel Majestic à Cannes, le Normandy a ouvert en 1912.
C’est Eugène Cornuché, maire de Trouville et propriétaire du restaurant Maxim’s à Paris, qui a voulu donner une nouvelle impulsion à Deauville en ouvrant cet hôtel.
À Cannes, Eugène Cornuché et son premier collaborateur François André ont racheté le Casino municipal, ouvert en 1907, alors situé à l’emplacement de l’actuel Palais des Festivals, à une époque où le Casino de Monte-Carlo et celui de Nice attiraient la majeure partie de la clientèle de la Riviera.
Pendant la saison 1923-1924, François André organise une vingtaine de dîners de gala dans le Salon des Ambassadeurs du Casino. Son but : rivaliser avec Monte-Carlo, où la roulette est autorisée, contrairement à la France. Et François André, fondateur du groupe qui s’appellera plus tard Barrière, hérite d’Eugène Cornuché, en 1927. C’est François André, également, qui développe la station balnéaire de La Baule, à partir de 1912, après avoir découvert ce coin de la côte atlantique où son épouse, Marie-Louise, possédait une maison.
Et grâce à ses appuis en haut lieu, pour donner un coup de fouet aux casinos français en pleine crise économique, il parvient à faire convaincre le Président du Conseil, chef du Gouvernement français, d’autoriser la roulette en France, ce qui devient réalité, en 1933. Et avec le début de la saison d’été à Cannes, François André, et l’hôtelier Henri Ruhl, vont créer un casino d’été à la pointe de la Croisette, le Palm Beach… Un sacré parcours pour ce fils de tonnelier de l’Ardèche… Il est considéré comme le créateur du resort à la française, qui dans un lieu unique réunit des hôtels, un casino et des équipements sportifs.
Le neveu de François André, Lucien Barrière, succède à son oncle, décédé dans son appartement de l’Hôtel Majestic à Cannes, en 1962, à la tête du groupe hôtelier.



Le Normandy, cinq étoiles, compte 271 chambres et suites. Colette, Kees van Dongen, Françoise Sagan, tant d’autres ont séjourné ici. Serge Gainsbourg fréquentait le bar de l’hôtel. Coco Chanel y ouvrit sa première boutique de chapeaux en 1913, un an avant sa première boutique à Monte-Carlo (Hôtel Hermitage).







Ce qui fait l’originalité du bâtiment ce sont les nombreux épis de faîtage sur les toits : des personnages et animaux en faïence émaillée créés par la maison Mesnil-Bavent. Les colombages vert tendre et les pignons normands animent les façades et de nombreux clochetons animent les toits. La toile de Jouy anime les chambres.
Crédit Photos : P. Borsarelli