Never go against nature...

Situés tout près de la frontière avec la France près de Vintimille, à quelques centaines de mètres de Menton, les Giardini Botanici Hanbury, gérés par l’Université de Gênes, valent le détour ! On en oublie le temps, grâce à leur charme désuet et à la richesse des collections de ce sanctuaire végétal.

La villa Hanbury à La Mortola © Philippe Borsarelli

C’est une chance de pouvoir admirer un jardin botanique de 18 hectares créé il y a 150 ans, dans lequel ont pu se développer environ 3.500  variétés : 9 hectares d’espèces méditerranéennes et 9 hectares d’espèces exotiques ; certains arbres, dont un araucaria d’Australie (planté en 1872), et un immense cyprès (dont les graines ont été données à Thomas Hanbury par Gustave Thuret du Cap d’Antibes), atteignent des hauteurs impressionnantes et font l’objet d’un classement (arbre monumental).

L'araucaria d'Australie planté en 1872 © Philippe Borsarelli

Parmi les espèces présentes : Agaves, yuccas, cycas, sauges, cyprès, pins, oliviers, eucalyptus, acacias, palmiers,  succulentes, agrumes, roses, jasmins, etc.

Le Britannique Thomas Hanbury, passionné de botanique, avait réussi dans le commerce avec la Chine, peu après l’ouverture de ce pays au monde : les épices, le thé, le coton et la soie. Il devint même le plus gros propriétaire étranger de bâtiments à Shanghaï.  En 1867, âgé de 35 ans et riche, après avoir acheté les terrains du cap de la Mortola, il demande au jardinier-paysagiste allemand installé en Ligurie Ludwig Winter de créer ce jardin, avec l’aide du frère de Thomas, Daniel Hanbury, pharmacologue et botaniste, qui y acclimatent des espèces tropicales et subtropicales grâce à un microclimat exceptionnel.

Le roi d’Italie Victor-Emmanuel III et la reine Victoria du Royaume Uni (1882) sont venus visiter ce jardin extraordinaire. Thomas Hanbury a passé 40 ans ici, jusqu’à sa mort en 1907.

Le parfum enivrant des glycines © Philippe Borsarelli

Sur la grande terrasse de la villa, dominant la Méditerranée, on imagine bien cette belle famille anglaise (Thomas et son épouse Katharine étaient Quaker) prenant le thé, robes de dentelle, ombrelles, dans le parfum entêtant de l’immense glycine.

La grande terrasse de la Villa Hanbury © Philippe Borsarelli

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La via Julia Augusta, l’ancienne voie romaine qui aboutit rue d’Italie à Aix-en-Provence, traverse la propriété.

Ici le rosier de Banks prospère lentement mais sûrement © Philippe Borsarelli

En se promenant dans les allées, on pense à la phrase que Thomas Hanbury répétait à ses jardiniers : never go against nature…

L’Université de Gênes respecte ce principe, plutôt que de privilégier l’esthétique à tout prix, en conservant les parties sèches et flétries de la végétation, pour que le cycle de reproduction soit complet. On laisse mûrir les fruits jusqu’au bout, et on récupère les graines. C’est un jardin durable dans lequel tout est fait pour respecter les ressources en eau. Des étudiants en botanique y viennent du monde entier.

Un paradis pour les agrumes © Philippe Borsarelli

 

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