Charles Garnier à Bordighera

Voilà un lieu où j’aime emmener des clients afin de leur faire visiter une villa assez peu connue et pourtant unique…

A l’entrée de la villa, un buste représente Charles Garnier, signé Jean-Baptiste Carpeaux, qui a participé à la décoration de l’Opéra de Paris, avec son célèbre groupe sculpté sur la façade, « La Danse ».

La villa de Charles Garnier à Bordighera.

Charles Garnier était un tout jeune architecte lorsqu’il remporta, pendant le Second Empire, le concours pour l’édification d’un nouvel opéra à Paris en 1861, parmi 171 projets.

Un chantier de 15 ans, interrompu par la guerre de 1870 contre la Prusse, mais mené à bien jusqu’à l’inauguration de l’Opéra de Paris en 1875, quelques années seulement avant la construction de l’Opéra de Monte-Carlo.

C’est l’époque où Garnier quitte Paris pour Menton, loin de la guerre, et découvre Bordighera, où il achète de nombreux terrains et construit cette villa en 1871 pour lui-même, afin d’y séjourner en famille et d’y travailler. A Bordighera, Garnier reçoit, entre autres célébrités de son temps, l’éditeur Hachette, Louis Pasteur, Léon Gambetta.

A l’époque, la villa était complètement isolée au milieu des palmiers, comme on le voit sur la peinture murale dans la chapelle de la villa.

Le nom de C. Garnier est inscrit sur la locomotive qui passe sous la villa (peinture murale de la chapelle privée à l’intérieur de la villa).

Son ami Paul Baudry, qui a réalisé les décors du Grand Foyer de l’Opéra Garnier à Paris (et en 1868 un portrait de Charles Garnier qui se trouve au Musée d’Orsay), a décoré  cette villa, tout comme Ernest Meissonier, et Gustave Boulanger, qui a réalisé les caricatures du hall d’entrée, et qui a également travaillé à l’Opéra Garnier de Paris et à celui de Monte-Carlo.

Portrait de Charles Garnier, par Paul Baudry, 1868, Musée d’Orsay, Paris. L’architecte est alors âgé de 43 ans.

Ci-dessous, en carrousel, 6 photos de l’intérieur de la villa : faire défiler horizontalement ou tapoter sur chaque photo pour passer à la suivante :

La tour s’inspire du minaret arabe : Garnier parlait de son « mirador ». Il avait le goût de la couleur et de l’Orient.

Les jardins en restanques sont l’oeuvre de Charles Garnier et de son fils Christian, aidés par le botaniste jardinier Ludwig Winter, auteur des jardins Hanbury à Grimaldi près de la frontière française. Tout au fond du jardin, une grande colonne s’ennuie toute seule, vestige de l’ancien Palais de Tuileries, incendié pendant la Commune, offerte à Garnier par ses amis français.

Cette villa et ses jardins offrent un voyage dans le temps, plus de 150 ans en arrière. Un privilège.

Dans le Grand Foyer de l’Opéra Garnier à Paris, le buste de Charles Garnier, par Jean-Baptiste Carpeaux.

Le buste de Charles Garnier, à l’entrée de sa villa, par Jean-Baptiste Carpeaux.

Près de l’entrée de l’Empereur à l’Opéra Garnier de Paris, cette stèle rappelle que Charles Garnier a construit plusieurs villas à Bordighera (la sienne, et la villa Bischoffsheim), ainsi que l’Observatoire de Nice (avec Gustave Eiffel) et la “Salle des Concerts”, autrement dit l’Opéra de Monte-Carlo !

Crédit Photos : P. Borsarelli.

Parmi les visites guidées que je propose, la journée à Bordighera comprend la visite de cette villa extraordinaire et de sa palmeraie dominant la Méditerranée : plus d’infos sur ce site, dans Visites Guidées

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