Gustave Caillebotte 3/3

En balade sur la rivière Yerres

À Yerres, dans l‘Essonne, une promenade au bord de la rivière Yerres, en immersion totale dans les paysages de Gustave Caillebotte, et en remontant le temps, près de 150 ans en arrière …

Crédit Photos : P. Borsarelli

“Partie de bateau”, 1877-1878, Musée d’Orsay, Paris.

Également appelé „Canotier au chapeau haut de forme“ et classé Trésor National en 2020 (ce qui empêche la délivrance du certificat d’exportation pendant 30 mois), ce tableau a été acquis grâce au mécénat de LVMH en 2022 pour 43 M€. Le groupe a bénéficié d’un abattement fiscal important (90%) comme le prévoit un dispositif récent. Précédemment dans une collection particulière (les descendants du frère du peintre), ce tableau aurait pu être vendu à un acheteur étranger. Il restera en France !  

En 2024, le Musée d’Orsay a consacré une grande exposition à Gustave Caillebotte :

GUSTAVE CAILLEBOTTE - PEINDRE LES HOMMES - Selon les mots mêmes du musée, l’exposition  avait pris pour sujet la prédilection de Gustave Caillebotte (1848-1894) pour les figures masculines et les portraits d’hommes. Un magnifique parcours de toiles, dessins, pastels, documents et photographies. en contemplant ce tableau, je ne me doutais pas que l’année suivante, je verrais les bords de l’Yerres, dans l’Essonne, où ce tableau, comme tant d’autres, a été peint, près de la propriété familiale Caillebotte. Et je n’avais pas réalisé que la teinte des murs, dans cette partie de l’exposition, rappelait les couleurs de la rivière et de ses berges…

Le personnage, non identifié, canote sur l‘Yerres. En tenue de ville, comme s’il venait de descendre du train avec une envie urgente de ramer, l’homme recule tandis que les 2 rameurs à droite, en tenue de sport,  avancent dans l’autre sens, ce qui donne du mouvement au tableau, d’une manière cinématographique; la ligne d’horizon est haute, les reflets de l‘eau sont superbes. Le tableau a été présenté à la 4ème exposition impressionniste en 1879.

L’exposition du Musée d’Orsay présentait d’autres parties de canotage sur la rivière Yerres (Essonne), près de la maison familiale, dans laquelle j’ai pris cette photo d’une périssoire, cette embarcation en bois, plate, longue et étroite, qui se manœuvre à la pagaie double ou à l'aviron. C’est un bateau instable et périlleux, d’où son nom ! Très en vogue à l’époque de Caillebotte, la périssoire fut détrônée par l’importation des canoës du Canada et la mode du kayak d’origine inuite.

Ci-dessous, “Périssoires sur l’Yerres”, 1878, Musée des Beaux-Arts de Rennes

Canotier ramenant sa périssoire, , bord de l’Yerres, 1878, Richmond, Virginia Museum of Fine Arts

Périssoires sur l'Yerres, 1877, National Gallery of Art, Washington, D.C.

Périssoires sur l'Yerres, 1877, Milwaukee Art Museum

Canotiers ramant sur l'Yerres, 1877, Collection particulière

Périssoire sur l’Yerres, vers 1877, Pasadena, Norton Simon Art Foundation

Baigneurs, bord de l’Yerres, 1877, Paris, Musée d’Orsay

Baigneurs, bord de l’Yerres”, 1878, collection particulière © Comité Caillebotte, Paris

Pêche à la ligne, 1878, Collection privée. L’eau a la même couleur que sur les tableaux… on est dans le plaisir au bord de l’eau, la balade en périssoire, le plongeon, la pêche… Les chênes et les bouleaux frémissent…

“L'Yerres, effet de pluie”, 1875, Indiana University Art Museum, Bloomington. Les ronds dans l’eau, les vrais, les peints,… on sent l’influence de l’art du Japon sur les peintres impressionnistes…

Le point de vue du guide-conférencier : cette balade est une expérience immersive pour qui aime la peinture de Gustave Caillebotte : le présent et le passé se confondent, tout comme la réalité et la peinture, un vrai dialogue, intemporel.

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